06 15 42 57 98 fayolleisa@gmail.com

INTERVIEW 

Christine Boulanger est dessinatrice. Avec Visages d’en Face, elle combat à coups de crayon, les préjugés sur les  » quartiers  populaires » . Elle croque la vie et le portrait de modèles partout où la vent la pousse, en Saint-Denis et chez elle, dans le XIXe arrondissement parisien.

Intro ou extravertie? 

Si on me laisse la parole, je suis plutôt extravertie. Dès que je suis dans un groupe où beaucoup de personnes interviennent, je me sens plutôt introvertie.

Quand tu étais petite, tu parlais pour  : jouer, en famille, en classe ? 

En famille, j’aimais beaucoup les repas qui étaient des occasions de débats sur quantité de sujets – même si souvent je laissais les autres s’exprimer car le volume sonore était très élevé. Sinon, en réaction sans doute contre trop de discipline, j’étais très appréciée pour mes blagues de c.. pendant les camps scouts.

Pendant ta jeunesse, tes études, as-tu appris à parler en public?

Mon moyen d’expression en public a été longtemps la danse. Lorsque j’ai repris des études, j’ai présenté des études de cas en groupe.

Quelles occasions as-tu de parler dans ton métier? (fréquence, contexte, type de public, type de discours) 

Dans les rendez-vous réseau / de prospection (plusieurs par semaine), ou dans le cadre de réunions pour la gestion de projets, je fais des présentations avec des interlocuteurs très variés (dirigeants, salariés, élus, habitants)… J’anime également des ateliers avec des particuliers ou dans les entreprises.  

Et lors d’inaugurations d’expositions que j’organise, des discours devant un public de 50 à 200 personnes. Je vais bientôt faire des conférences. Il m’est arrivé de présenter mon travail face à la caméra pour les journalistes ou pour garder une trace pour ma communication.

Comment te prépares-tu? 

J’ai compilé des notes prises lors de formations comme celles avec une certaine Isabelle Fayolle 🙂 et j’aime aussi lire des passages de la collection « La boîte à outils » chez Dunod.

J’écris systématiquement la totalité de ce que j’ai à dire pour une présentation en public. Je mets des fringues que j’aime, je fais quelques exercices de respiration.

Surtout, je ne m’isole pas : je vais au contact des gens en échangeant quelques mots avec eux pour ne pas rester centrée sur mon stress.

Mes questions existentielles portent souvent sur ma coupe de cheveux que je ne soigne pas (si tu connais quelqu’un de compétent pour des occasions spéciales, welcome !)

Ta première expérience de prise de parole en public dans ton métier (toute première fois) ? 

Discours de présentation d’une exposition à l’Académie Fratellini fin 2017.

 Ta pire expérience (la honte de ta vie) ? 

Pas de souvenir particulièrement atroce. Ce qui se rapproche le plus de « la honte de ma vie » : j’ai dû m’habiller en footballeuse pour animer une web série au milieu de mecs dans un parc qui eux étaient en « civil » – les veinards ! Je me trouvais aussi sexy qu’un hippopotame. Voici pour info un autre exemple, dans une série web, qui est lui un excellent souvenir. L’haltérophilie, les anglais prêts à relever le défi par Banque Populaire, partenaire de l’équipe de France olympique 2012.

Ton meilleur moment en tant que speaker? Tes sensations ?

La toute première expérience de restitution de portraits dessinés et racontés à des participants : moment ludique, chaleureux, interactif, harmonieux, paisible. Sentiment de mission accomplie, même au-delà de mes espérances : il y a eu une vraie connexion avec les gens et entre eux.

Personnes qui t’inspirent (célèbres ou inconnues) sur l’éloquence, le charisme, le phrasé.  

Mon père avait un charisme énorme et savait convaincre une assemblée. Christiane Taubira – sa force et son authenticité.

Le maire du 19ème arrondissement, François Dagnaud, s’exprime sans marteler et donne l’impression de s’adresser à chacun en particulier. J’adore aussi les films américains avec les avocats qui plaident – un classique ! J’ai aussi côtoyé beaucoup de commerciaux, certains brillants – à la fois gonflés et courtois. J’aime beaucoup le style de Blanche Gardin.

J’ai adoré mon prof de philo qui savait nous embarquer dans des sujets complexes et passionnants de manière à la fois pédagogique et enflammée.

La voix d’Edouard Baer.

Trois conseils pour les timides ? 

  • Le trac est aussi ton ami 
  • Le public est souvent plus bienveillant que tu ne le crois
  • Pense au résultat que tu souhaites obtenir et projettes-toi déjà dans l’état positif que tu comptes en retirer !