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 INTERVIEW 

Louise Bartlett en impose quand elle pose sa voix fraise Tagada pour défendre son point de vue avec un grand sourire. Journaliste indépendante, enseignante à sciences po Paris en journalisme international, elle vient de signer le guide sur « L‘éducation à l’information » pour l’Alliance Internationale des Journalistes et Media Education dont elle est responsable éditoriale.

Elle écrit, elle enseigne, elle modère des événements, intervient sur des publics variés. Elle écrit pour ARCATE et traductrice de nombreux ouvrages. La plus parisienne des anglaises, grande voyageuse et trilingue,  nous dévoile son rapport à la prise de parole.

Elle a assuré la rédaction en chef des publications du Groupe SOS, elle coordonne aujourd’hui la plateforme mediaeducation.fr. Elle est aussi conceptrice et responsable éditoriale d’un site dédié aux archives du Journal du sida. En secret, elle prépare un reportage radio sur les « non dits , media de la confidence, de l’intime et écrin de choix pour  sa voix unique.

Intro ou extra? 
Les deux

Quand tu étais petite, tu parlais pour : jouer, en famille, en classe?
Pour jouer et en famille; parfois en classe, en fonction des profs et des camarades.

Pendant tes jeunes années, études, ou autres,  as-tu appris à parler en public?
Pas du tout. C’était une grande terreur : j’avais la nausée quand il fallait prendre la parole devant la classe!

Quelles occasions as-tu de parler en public dans ton métier? 
De plus en plus d’occasions depuis quelques années : en animant des ateliers, tables rondes, et parfois en étant invitée comme intervenante.

Comment te prépares-tu ? 

Si je dois animer, je me renseigne et je prépare une trame, des questions, des exemples et supports.

Si je suis juste invitée comme intervenante, je dors, je respire et je prends du plaisir à partager mon expérience et mes points de vue.

Ta toute première fois où tu as dû prendre la parole en public ?

Animation d’une conférence pour la sortie d’un magazine dont j’étais rédactrice en chef. Le trac pendant des jours, de mauvaise humeur, terrifiée, j’espérais un cataclysme pour que l’événement soit annulé. J’ai survécu.

Ta pire expérience ou la honte ultime? 

Je n’en ai aucune en mémoire, pas professionnellement. Mais il y a eu des humiliations à l’école qui ont certainement laissé une trace.

Ton meilleur moment comme speaker? Tes sensations ? 

Interview en public du photographe Réza Deghati avec projection de ses photos, au Comptoir Général. Lumières tamisées, ma voix dans le microphone, j’ai adoré !

Des personnes qui t’inspirent (célèbres ou inconnues) sur l’éloquence, le charisme ou le phrasé? 

Des chanteuses comme Ella Fitzgerald, Billie Holiday. Et aussi Maya Angelou.

Des femmes qui ont des voix uniques et une forme de liberté. Ce qu’elles expriment est important, essentiel. Elles semblent ne pas dépendre d’une validation extérieure de leur propos.

Trois conseils pour les timides?

  • Respirer profondément.
  • Penser à quelque chose qui rend vraiment heureux : un bon souvenir, quelqu’un qu’on aime fort (quelque chose de beaucoup plus important qu’un éventuel flop lors de la prise de parole à venir)
  • Se dire que c’est juste un moment à passer, qu’à la même heure demain ce sera fini, et se souvenir du message qu’on veut partager. On est là pour parler à un public pour une raison : quelle est-elle ?